Ce n’est pas la victoire qui vaut, mais l’amélioration, l’effort; je m'étais rapproché de ma bibliothèque, réduite aujourd’hui à quelques livres essentiels serrés les uns contre les autres, fébrilement et mû par cette seule nostalgie dont est faite toute ma pensée (mais il y a en Asie parait-il des nostalgies heureuses) , je recherchais une fine feuille pliée en quatre; la Circulaire de ma Guerre d’octobre. Cette guerre, sans véritable tournant ni intérêt historique ou stratégique, ne m’est grande que parce qu’elle a permis la découverte d’un nouvel acteur, « le volontaire ». Figure plutôt dérangeante pour les habitués de la performance épique et des grandes manifestations de masse que sont les aventuriers et les militants à la fois convenus et complices... ce nomade les avait tout bonnement et définitivement « ringardisés » tant il ne voyait déjà plus dans le succès l’aboutissement tant communément recherché mais bien plutôt une simple articulation féconde grosse de l’expérience passée et déjà à retenter. C’était donc par curiosité que je m’étais retrouvé dans la grande cour carrée qui, recouverte d’un gravier blanc parsemé de minuscules cailloux gris réglementairement et soigneusement ratissé, jouxtait le Château où attendaient, déjà en désordre, Hugo, Rosa et Ethan. Ce dernier déjà tranchait et marquait un « entre » d’avec les autres; A bien y réfléchir, c’est l’expérience d'une défiance persistante, d'un soupçon acquis par forçages successifs en regard d’un « trop facilement établi » et d’un « cela va de soi » qui ont fait que je me suis surtout attardé sur le personnage d’Ethan.