... l’ anglo-indien est très attaché à sa caste ; il se doit d’appartenir à un groupe.
Je sais, cher Camarade, qu’à vos yeux toute réflexion collective entraîne irrésistiblement une réduction de la pensée. Et que dès lors, appartenir à un clan, aussi sympathique soit-il, est mauvais en soi.
Vous considérez que vivre en meute est l’apanage des adolescents et qu’au contraire, l’indépendance est un privilège d’adulte.
Nous pensons différemment, et l’idée n’est pas neuve dans notre vieille Europe.
Depuis toujours on a dû afficher son identité et son rang dans la hiérarchie du système social par des signes visibles et compréhensibles par tous. Ce qui importait déjà, c’était à quoi et à qui vous apparteniez ; La Maison, la parentèle, la guilde, la corporation : tels étaient les tuteurs sur lesquels s’appuyait l’idée de personnes. L’indépendance et le génie individuel n’avaient aucune valeur en soi.